offense

offense

offense [ ɔfɑ̃s ] n. f.
• v. 1225; estre en offense de « être coupable de » fin XIIe; lat. offensa
1Parole ou action qui offense, qui blesse qqn dans son honneur, dans sa dignité. affront, injure, insulte, outrage. « Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense » (P. Corneille). Faire une offense à quelqu'un. Demander raison d'une offense. Réparation d'une offense. « Généreux, facile à pardonner les offenses » (Chateaubriand). Il y a, il n'y a pas d'offense à... Fam. (Il n') y a pas d'offense : il n'y a pas de mal.
2Péché (qui offense Dieu). « Pardonne-nous nos offenses » (prière du Notre père).
3Spécialt Outrage (envers un chef d'État). Offense envers le président de la République.
⊗ CONTR. Compliment, flatterie.

offense nom féminin (latin offensa, de offendere, blesser) Parole, action qui blesse quelqu'un dans sa dignité, dans son honneur : Pardonner une offense. Ce qui blesse un sentiment noble, quelque chose de respectable : Offense au bon goût. Outrage commis publiquement envers le président de la République, un chef d'État ou de gouvernement, un ministre des Affaires étrangères ou un agent diplomatique d'un État étranger, et qui constitue un délit. Faute, péché qui offense Dieu. ● offense (synonymes) nom féminin (latin offensa, de offendere, blesser) Parole, action qui blesse quelqu'un dans sa dignité, dans son...
Synonymes :
- avanie (littéraire)
- camouflet (littéraire)
Ce qui blesse un sentiment noble, quelque chose de respectable
Synonymes :

offense
n. f.
d1./d Injure, affront. Faire, recevoir une offense. Offense envers un chef d'état.
d2./d RELIG Péché.

⇒OFFENSE, subst. fém.
A.Vx ou littér. Action causant un dommage ou un trouble corporel à quelqu'un, ou portant atteinte à l'intégrité de quelque chose. Synon. dommage. Une brise s'éleva, balaya les dernières offenses infligées par l'homme à la nuit, et entra par la fenêtre ouverte (COLETTE, Képi, 1943, p.185). Boutiquiers sourcilleux pour qui toute offense, toute égratignure aux biens meubles ou immeubles (...) représentent le comble du sacrilège (ARNOUX, Roi, 1956, p.352):
1. ... une glace grande comme la main, dont le cadre doré subissait l'offense des mouches depuis l'enfance de LouisXV.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.138.
B. —1. Littér. [Gén. avec un compl. introduit par à] Acte ou parole qui porte atteinte à une chose respectée, digne de considération ou d'intérêt ou qui lèse un sentiment respectable ou légitime. Synon. attentat, outrage. Offense au bon goût, aux bonnes moeurs, à la pudeur, à l'amitié. Son discours (...) se trouve être bien moins un hommage qu'une offense à la mémoire de cet aimable Saint-Evremond (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.13, 1868, p.456). Pourquoi le vide de ma droite le choquait-il particulièrement et considérait-il [le professeur] la pointe que poussait Évariste (...) comme une offense à la symétrie, un barbarisme esthétique ? (ARNOUX, Algorithme, 1948, p.81):
2. ... une vaste pièce chauffée, occupée par Alcide, tenait à la fois de l'atelier de peintre et d'un magasin d'épicerie. Clotilde ne s'apercevait pas de cette offense à ses principes ascétiques, et même ne soupçonnait pas l'étrange négoce qui procurait à son fils tant de victuailles.
CHARDONNE, Femmes, 1961, p.41.
Faire offense (à qqc.). Offenser, choquer. Traitons, en un mot, les lecteurs (...) comme des auditeurs, et n'allons point, sans de fortes raisons, faire offense à leurs sympathies (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.9, 1864, p.9).
2. a) Acte ou parole portant atteinte à l'honneur ou à la dignité de quelqu'un. Synon. affront, insulte, outrage. Faire une offense à quelqu'un; expier, oublier, pardonner, réparer, venger une offense; grave, légère offense. J'ai eu tort, monsieur (...). Mais comme l'offense a été publique, il faut que la réparation le soit (DUMAS père, Teresa, 1832, V, 4, p.227). C'est Péguy qui, analysant vers par vers la prière d'Iphigénie, montrait qu'elle était un chef-d'oeuvre d'offense et de cruauté (BRASILLACH, Corneille, 1938, p.289):
3. Il n'avait su lui montrer que violence et grossièreté... Rien, jamais, ne pourrait effacer l'offense de cette inconvenante poursuite!
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.316.
Faire offense (à qqn). Offenser quelqu'un. Est-ce vous faire offense, Que de venir un peu causer? (COLLIN D'HARL., Vieux célib., 1792, II, 3, p.39).
Expr. (Soit dit) sans offense. Sans vouloir vous offenser. (Dict. XXe s.). Il n'y a pas d'offense à. Il n'y a pas de mal (à quelque chose). —Ah, pardon! Les deux hommes se saluèrent. —Monsieur, il n'y a pas d'offense (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., III, p.194).
b) DR. PÉNAL. Insulte publique, outrage envers le chef de l'État français ou un chef d'État étranger. Dans le système français, seules les offenses envers le Président de la République (...) peuvent être poursuivies d'office en l'absence de plainte préalable (Civilis. écr., 1939, p.44-15).
c) RELIG. Péché considéré comme une faute qui outrage Dieu. Expier ses offenses (Ac. 1798-1878). Devant ce sang versé [par le Christ] pour nos offenses, nous devons pardonner les offenses de notre prochain qui doit de même pardonner les nôtres (MONOD, Sermons, 1911, p.276).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1225 «parole ou action qui blesse quelqu'un dans son honneur» (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. Fr. Koenig, I Mir 10, 704); ca 1225 estre en offense de «être coupable de» (RECLUS DE MOLLIENS, Charité, éd. van Hamel, 67, 4); fin XIIIe s.-début XIVe s. faire offense à «nuire à, porter dommage à» (AIMÉ DE MONTCASSIN, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, livre VIII, chap. 25, p.367, 1); 1482 offense «faute, délit» (ds Rec. gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t.10, p.888); 1694 (Ac.: Offense faite au Prince en la personne de son ambassadeur); spéc. 1819 dr. (Loi du 17 mai sur la répression des crimes et délits commis par la voie de presse, chap. III ds Collection complète des lois, éd. J. B. Duvergier, t.22, p.149: coupable d'offenses envers la personne du roi); 1881 (Loi du 29 juillet, art. 26, ibid., t.81, p.301: L'offense au Président de la République); 2. 1295 «attaque» (Ch., Arch. Nat., Mus., vitrine 50, 298 ds GDF.) —début XVIIe s. (D'AUB., Hist., III, 163 ds LITTRÉ), puis rare. Empr. au lat. offensa «fait d'être choqué, offensé» et au propre «action de se heurter contre», part. passé subst. de offendere, v. offenser. Cf. l'a. et m. fr. offension «offense» ca 1175 (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 6859: ofension) —XVIe s. ds GDF. et offens «id.» 1369 (Miracle de l'empereris de Romme ds Mir. ND par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, XXVII, t.4, p.267, 752). 2 sous l'infl. du sens propre du lat. offendere, v. offenser. Fréq. abs. littér.:515. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 777, b) 500; XXe s.: a) 749, b) 808.

offense [ɔfɑ̃s] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe, estre en offense « être en faute »; lat. offensa, de offendere « heurter ». → Offensif.
———
I (1295). Vx. Action qui produit un dommage physique. || Résister à l'offense du temps. Injure. || « L'offense du charançon » (Girardin, in G. L. L. F.).
———
II Mod.
1 (V. 1220). Parole ou action qui offense, qui blesse quelqu'un dans son honneur, dans sa dignité. Affront, avanie, camouflet, impertinence (cit. 6), indignité, injure, insolence, insulte, outrage. || Petite offense (→ Arrêter, cit. 50); grande, grave, noire offense (→ Complaisance, cit. 8). || Offense blâmable (cit. 1), impardonnable, irrémissible (cit. 1). || Faire une offense à quelqu'un. Offenser, offenseur (→ Effacer, cit. 6). || Ressentir cruellement une offense. Blessure, coup. || Être en butte aux offenses (→ Cabale, cit. 3).Dévorer (cit. 26) l'offense, la supporter avec peine, sans mot dire (→ Avaler des couleuvres). || Rendre une offense (→ Dos, cit. 17). Vengeance; venger. || Demander raison d'une offense. || Faire réparer une offense. || Réparation d'une offense. Satisfaction. || Garder du ressentiment ( Rancune) d'une offense. || Oublier, pardonner une offense. Pardon (→ Facile, cit. 24).Allus. littér. (→ Bienfait, cit. 6, Racine; infâme, cit. 1, Corneille).
1 L'homme qui a de la sagesse est lent à la colère,
Et il met sa gloire à oublier les offenses.
Bible (Segond), Proverbes, XIX, 11.
2 Celui qui, d'une douceur et facilité naturelle, mépriserait les offenses reçues, ferait chose très belle et digne de louange : mais celui qui, piqué et outré jusques au vif d'une offense, s'armerait des armes de la raison contre ce furieux appétit de vengeance, et après un grand conflit s'en rendrait enfin maître, ferait sans doute beaucoup plus.
Montaigne, Essais, II, XI.
3 Si l'extravagance de Croisilles lui paraissait inconcevable, elle n'y voyait du moins rien d'offensant; car l'amour, depuis que le monde existe, n'a jamais passé pour offense (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Croisilles », II.
4 Tout autre (que l'outrage) est l'offense. Ici on ne sait pas bien où l'on va. Une offense peut échapper. Une offense peut être malentendue. On peut offenser sans le vouloir, même sans le savoir. On peut offenser non seulement sans le faire exprès, mais même sans s'en apercevoir. Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense. Si j'ai fait à Halévy cette offense que je n'ai point vue, je lui en demande pardon.
Ch. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, p. 11.
Soit dit sans offense : sans vouloir vous offenser. || Il y a, il n'y a pas d'offense à… || Où est l'offense ?(Fam.). Il n'y a pas d'offense : il n'y a pas de mal.
5 — Je ne peux pas vous dire, fit-il, je suis le fumiste. — Ah, pardon ! Les deux hommes se saluèrent. — Monsieur, il n'y a pas d'offense.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, Ve tableau, III.
5.1 Ma mère m'a toujours enseigné qu'il n'y a pas d'offense à être insulté par plus bas que soi.
Colette, Mitsou, p. 90.
2 (1530). Péché (qui offense, outrage Dieu). || « Le scandale du monde est ce qui fait l'offense » (→ Éclat, cit. 13, Molière).Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, phrase du Notre Père (prière).
6 Mais, mon père, jugez-vous qu'un homme soit digne de recevoir l'Absolution quand il ne veut rien faire de pénible pour expier ses offenses ?
Pascal, les Provinciales, X.
3 (1690). Vieilli. || Offense à… : parole, action qui va à l'encontre de (une valeur établie). || Offense à la morale, au devoir, à la pudeur… Attentat, outrage; offenser (I., 3.).
4 (1810; « délit », v. 1460). Dr. pén. Outrage (envers un chef d'État). || Offense envers le président de la République, envers les chefs d'États étrangers (Loi du 29 juil. 1881, art. 21).
CONTR. Bienfait, compliment, flatterie.
DÉR. Offenser, 1. offensif.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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